INTRODUCTION A MON TRAVAIL
J’ai d’abord été à la recherche de diverses techniques qui me «parlaient» et me touchaient (peinture à l’œuf, icônes, peinture à la cire, peinture à l'huile), techniques que j’ai étudiées notamment dans l'atelier de Michael Greschny, puis je me suis éloignée petit à petit de la peinture figurative pour une vision plus abstraite, plus libre et je suis passée presque naturellement à la création, mais là encore, en créant ce que j’appellerais «des études», et puis, j'ai trouvé ce procédé «d’installation» qui rejoint peinture et photo et qui me permet de créer une sorte de complicité et de décalage entre mes tableaux et des espaces réels, et j'ai eu envie de montrer ce que je faisais pour partager des impressions, des sensations.
Je peins de grands panneaux, des sortes de calicots, puis, parfois un ou deux ans plus tard, je les installe d'une manière totalement intuitive dans des lieux qui me "parlent", avec force. A un certain moment, je sens que «ça fonctionne», qu'il y a connivence entre le panneau et le lieu, qu’il y a «quelque chose à faire» et je pose mon panneau et je prends ma photo.
Au moment où je prends la photo, quand je la vois dans le viseur, il faut que j'éprouve de la joie, une sensation de plaisir physique.
Ce n'est qu’après, quand elle est tirée, que je comprends pourquoi j'avais «installé» le panneau à cet endroit.
Souvent, il s'agit de concordance entre les couleurs… les matériaux... certainement le support a toute une histoire cachée faite de rêves et de réalité, qui s'exprime ainsi.
C'est aussi une histoire de lumière... la lumière m'appelle... et les couleurs et les aplats et une sorte de résultat insolite...
Faire du non-réel avec du réel... Faire que l'on voyage... que l'on passe des frontières… être à la lisière... dans une espèce de liberté
Je ne retravaille que rarement un cadrage. Si le cadrage ne me convient pas, je prends une autre photo. Mais c'est souvent la première prise que je garde, la plus «vraie».